Les messages de la Fondation Eau Neige et Glace passent de l’avertissement sur le long terme à la gestion de l’actualité brûlante … plus vite que prévu ! (L’un n’empêchant pas l’autre !)

Que se soit localement en Rhône-Alpes, en France Métropolitaine ou dans l’Hémisphère Nord, les conséquences néfastes d’un réchauffement climatique de seulement 1,2°C de moyenne apparaissent de toutes parts et nuisent déjà au maintien de l’équilibre de nos sociétés humaines et aux écosystèmes.

Les périodes de canicules prolongées et simultanées sur différents territoires, habités par l’Homme ou non, suivies de gouttes froides chargées d’humidité précipitant en trombes dévastatrices nous révèlent des points de vulnérabilité dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’alimentation, de la forêt, des océans, de l’énergie, de l’industrie aussi bien que de la productivité et de la sérénité au travail.

Le commerce, le transport, la consommation et l’économie générale ne sont pas encore visiblement impactés car en colmatant les brèches, autrement dit en y injectant un béton financier très liquide, on empêche la rupture systémique de l’énorme rempart que notre civilisation a construit pour s’isoler de la Nature.

Mieux s’adapter devient impératif mais quid d’un dérèglement à 1,5°C voire 2°C dans quelques années ? Si une chose est certaine c’est qu’il ne se règlera déjà plus à coup de climatisations et de brumisateurs dans les rues.

Le sujet de préoccupation n’est donc plus de savoir ce qu’il pourrait se passer dans 50 ou 70 ans, ou à +4°C de discourir sur la possibilité de ne plus pouvoir s’offrir des vacances à la neige :

« L’atténuation du changement, c’est maintenant ! »

Cela passe évidemment par une approche différente de la marche de la société, de l’engagement vers de nouveaux principes de vie sans énergie fossile, fondés sur les connaissances présentes et à venir, portés par toutes les sciences concernées et leur rapport avec les équilibres physiques et biologiques planétaires incontournables.

La Fondation Eau Neige et Glace y concourt humblement et le plus utilement possible grâce à vous, lecteurs et contributeurs qui continuez à encourager notre élan philanthropique et toujours constructif !

Nous avons récemment écouté Jean Jouzel, paléo climatologue, ancien vice président du GIEC, rappeler l’urgence absolue de réduire nos émissions de CO2 le plus rapidement possible devant un parterre de dirigeants français : au delà de 2 degrés de réchauffement moyen la génération qui vient aura toutes les difficultés à s’adapter à des conditions de vie sécures. Il lui a été répondu “qu’il avait raison scientifiquement mais qu’il fallait tenir compte de la vie réelle et composer avec” …ce qui démontre  bien que ce que les acteurs à vision uniquement économique appellent « vie réelle » ne mesure pas les enjeux vitaux qui se profilent, nous vivons dans une illusion de conscience, certes pleine de bonne volonté mais avec une sous estimation criante de notre vulnérabilité.

Heidi Sevestre, glaciologue de renom, qui nous accompagne au comité exécutif de la Fondation Eau Neige et Glace vient d’écrire un ouvrage très éclairant sur le sujet, qui plus est démontrant le rôle de climatiseur et de stabilisation du climat des glaciers polaires…. Maintenant les glaciers et la banquise fondent à une vitesse folle, les conséquences “bien réelles” arrivent plus rapidement que prévu !

Pour autant s’adapter à un environnement changeant c’est moderniser nos comportements, en particulier concernant l’eau, chercher ensemble des réponses locales pertinentes, répondre à de nouvelles problématiques par de la créativité : une créativité qui ne manque pas,  nous accompagnons des initiatives toujours plus innovantes, réfléchies et pragmatiques pour que l’eau continue à irriguer nos cerveaux !

Bonne lecture. 

Serge Martinot, Président de la Fondation Eau, Neige et Glace